25/04/2010

25 de Abril

Cette date ne passe pas inaperçue parmi les hommes d'idées.
Elle fut la révolution la plus parfumée : la révolution des œillets.

La sonnette de mon lycée a sonnée pendant une durée beaucoup plus longue que d'habitude et je ne comprenais rien. Tout le monde était sorti dans la cour criant " Il n'a pas cours, il n'a pas cours".
Mais pourquoi? Personne ne le savait.
Du haut de mes 12 ans j'étais perplexe. Les profs nous invitaient à quitter l'école sans plus dire, il y avait des voitures pleines de gens avec des drapeaux rouges avec une faucille et un marteau. Bizarre. Je n'avais jamais vu ces drapeaux la. Mais qu'importe? Ce qui intéressait c'était qu'il n'avait pas cours.
Je suis rentré à la maison à pied et curieuse histoire, je n'ai plus trouvé mes bottes.
Comment est ce possible d'avoir rentrée chaussé et avoir perdu mes bottes?
Non! Rassurez vous. Ce ne fut pas la révolution qui m'a fait perdre mes bottes mais c'est resté pour moi le fait le plus marquant de ce jour de libération d'une dictature de 48 ans.
Une dictature sans pair dans l'histoire à ce moment là.
Salazar n'était pas comme les autres, non. C'était un dictateur à la Portugaise, bien cuit avec beaucoup d'ail et baigné dans la graisse; sournois, taiseux, teigneux.
Il était tellement fort qu'il se faisait aimer même quand il tuait ses jeunes dans les guerres sanguinaires des colonies. Sachons qu'au moment de la révolution des œillets, Salazar était déjà mort il y avait plus d'un an et que c'était un monsieur appelé Marcelo Caetano qui lui avait succédé.
Ce monsieur n'y était pour rien et il a rapidement capitulé sans caractère
(il n'avait pas de choix non plus, mais bon). On l'a envoyé au Brésil où il est mort sans gloire un peu après.

Ce fût le vacarme total. Toutes les fondations du "Estado novo" crée par Salazar furent détruites et les années qui suivirent furent d'une instabilité détesté par les Portugais. Mais il fallait y passer. Une bonne coupe radical n'est jamais sans douleur.

13 ans 14 ans 15 ans 16 ans Toutes ces années de mon adolescence ont façonné ma personnalité.
Une personnalité faite de gouvernements qui tombent chaque 6 mois, de révoltes de l'inconscient, radicales face à n'importe quel pouvoir, j'ai découvert qu'il pouvait avoir autre chose que celle qu'on voit, dans n'importe quel domaine. "S'il s'appelle pouvoir je suis contre". Voila la devise.
En gros: le 25 Avril 1974 a laissé des séquelles dans le gouvernement de mon inconscient.

Viva o 25 d'abril

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